La forêt française : un espace à préserver

Les forêts jouent un rôle essentiel dans la préservation de l'environnement et la lutte contre le changement climatique. En France, ces écosystèmes précieux couvrent environ 30% du territoire et abritent une biodiversité riche et variée. Cependant, la santé de la forêt française est aujourd'hui menacée par divers facteurs, mettant en péril leur capacité à remplir leurs fonctions écologiques. Quels sont les problématiques de la forêt française ? Quelles sont les solutions ?  

La forêt française, un patrimoine menacé

La superficie totale des forêts en France métropolitaine est d'environ 16,9 millions d'hectares, dont 75% sont des forêts publiques. On recense plus de 140 essences de bois différentes, parmi lesquelles les principales sont le chêne, le hêtre, le pin maritime, le sapin, le douglas, le peuplier, le châtaignier, le bouleau, et le frêne. Mais plusieurs facteurs menacent aujourd'hui notre forêt française.  

Les ravageurs et maladies

Les forêts françaises sont confrontées à de nombreux ravageurs et maladies, tels que la chalarose du frêne, le scolyte de l'épicéa, et la processionnaire du pin. Ces organismes nuisibles peuvent affaiblir les arbres et entraîner leur mort, ce qui nuit à la biodiversité et à la stabilité des écosystèmes forestiers.

Les incendies

Les incendies de forêt constituent une menace croissante en France, exacerbée par les conditions météorologiques extrêmes, notamment la sécheresse, et les pratiques humaines imprudentes. Ces feux dévastateurs détruisent des milliers d'hectares de forêt chaque année, compromettant la santé des écosystèmes forestiers et contribuant aux émissions de gaz à effet de serre.

Le changement climatique

Les forêts françaises sont également confrontées aux conséquences du changement climatique, tels que les sécheresses prolongées, les tempêtes plus fréquentes et les variations des régimes de précipitations. Ces événements climatiques extrêmes peuvent affaiblir les arbres, les rendre plus vulnérables aux maladies et favoriser la propagation des ravageurs.

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Outre ces menaces, la régénération forestière est aussi compromise dans certaines régions, en raison de pratiques de gestion inadéquates, de la dégradation des sols, de l'exploitation excessive ou de la concurrence avec des espèces envahissantes. Sans oublier que la forêt abrite une grande diversité d'espèces végétales et animales dont certaines sont en voie de disparition ou ont déjà disparu.  


La forêt française absorbe-t-elle toujours autant de CO2 ?

La forêt, un aspirateur à carbone...

Quand on parle de forêt, on fait souvent référence au poumon vert de notre planète. En effet, les arbres absorbent le CO2 de l'atmosphère. Ils le stockent dans leurs troncs, branches et racines, le digèrent et l'utilisent ensuite pour croître. En 2020, la forêt française a ainsi permis d'absorber 30 millions de tonnes de CO2, soit 7,5% des émissions nationales. C'est le plus gros puits de carbone dans notre pays. Le hic, c'est que c'est 2 fois moins que 10 ans auparavant.  

Pire, certaines forêts sont déjà devenues émettrices de CO2 ! Quand on sait que depuis deux siècles la surface des forêts augmente en France, il y a de quoi être un peu perdu...

... un peu défectueux !

Alors pourquoi l'aspirateur à carbone est-il en panne ? La faute aux coupes intensives qui ne font qu'augmenter, aux conditions climatiques, ainsi bien sûr qu'aux incendies qui déversent de grosses quantités de CO2 dans l'atmosphère. En effet, pendant les feux de 2022, ce sont 5 millions de tonnes de CO2 qui ont été libérées par les forêts.

En fait, trois facteurs se combinent pour expliquer que certaines forêts en France sont déjà devenues émettrices de CO2 et que d'autres régions sont sur la ligne rouge :  

  • on coupe davantage de bois. Beaucoup de forêts sont devenues privées, et la récolte n'est pas toujours éco-gérée
  • la mortalité des arbres augmente. Elle a même doublé en 5 ans, ce qui ne s'était jamais vu avant.
  • la croissance des arbres ralentit, à cause du manque d'eau et des fortes chaleurs

Ces deux derniers phénomènes sont en grande partie liés au réchauffement climatique.  

Pour résumer, certes il y a plus d'arbres, mais ils sont en moins bonne santé. À ce rythme, la globalité de la forêt française pourrait émettre plus de carbone qu'elle n'en absorbe dès 2026 ! Or on compte sur ces forêts et leur absorption de CO2 pour respecter les accords de Paris de la COP 21... Le problème est que l'on a misé sur une diminution de la mortalité des arbres et un rythme de croissance stable. Soit l'inverse de ce qui se produit en réalité.  

Une solution : l'éco-gestion

La forêt nous est indispensable, aussi bien pour limiter le réchauffement climatique et absorber la pollution que pour réguler le cycle de l'eau et abriter une grande biodiversité. C'est aussi un poumon économique à ne pas négliger. Mais alors, comment la préserver tout en l'exploitant ?  

Qu'est-ce que l'éco-gestion ?

Gérer durablement une forêt, c'est trouver un équilibre entre les besoins de l'Homme et ceux de la forêt elle-même. On s'assure que les espaces forestiers puissent répondre aux enjeux du développement durable :  

  • économiques
  • écologiques
  • sociaux

sans mettre à mal d'autres écosystèmes. Pour cela, il s'agit de garantir la diversité biologique des forêts, mais aussi leur vitalité, leur capacité de régénération et leur productivité. De manière encore plus large, l'éco-gestion des forêts met l'accent sur la conservation de la biodiversité en favorisant la diversité des espèces et des habitats. Elle encourage la préservation des vieux arbres et la création de zones de refuge pour les espèces sensibles.

L'éco-gestion des forêts encourage la participation active des parties prenantes, y compris les communautés locales, les propriétaires forestiers, les chercheurs et les acteurs de l'industrie du bois. La prise en compte de leurs connaissances et de leurs perspectives contribue à une gestion plus inclusive et efficace des forêts.

Quelles actions ?

Le premier principe d'éco-gestion est de veiller à ce que les volumes de bois prélevés soient équilibrés par rapport à la capacité de régénération des écosystèmes. En clair, on ne coupe pas plus de bois que la forêt ne peut en produire naturellement. On planifie les coupes sur le long terme, en déterminant quels arbres seront coupés, et quand, et en favorisant des pratiques de récolte sélective.

Pour la replantation, on privilégie la régénération naturelle. Des graines tombées au sol depuis les arbres forment de nouvelles pousses. Quand il y en a suffisamment, les arbres adultes qui les surplombent peuvent être coupés, et c'est parti pour une nouvelle génération. Si la régénération naturelle ne suffit pas, on peut utiliser des plants de pépinières.  

En réalité, les actions à mener pour préserver un espace boisé dépendent de beaucoup de facteurs. C'est pourquoi les préconisations sont données par les mairies et l'ONF en fonction du terrain. Les documents d'éco-gestion indiquent alors les aménagements, coupes ou travaux à prévoir pour concilier tous les enjeux du développement durable.  

 

Certifications

Deux labels permettent de s'assurer que le bois qu'on utilise provient de forêts éco-gérées : PEFC et FSC.  

Le label PEFC peut être apposé sur le bois ou les dérivés du bois (le papier, par exemple). Il assure que les obligations du Programme de Reconnaissance des Certifications Forestières ont été respectées. Il garantit donc une bonne gestion de la forêt ainsi que le respect des règles de traçabilité pendant tout le processus de fabrication.

Le label FSC délivré par le Forest Stewardship Council garantit la provenance du bois utilisé. Il met en avant quatre aspects :  

  • le respect des populations autochtones
  • la régénération des forêts
  • la préservation de la biodiversité de la forêt
  • le contrôle de l’activité forestière afin de ne pas nuire à l’environnement.


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Vous l'aurez compris, la forêt est un espace essentiel et fragile. C'est pourquoi chez Horïzons nous travaillons exclusivement avec des bois labellisés, locaux dès que possible pour limiter aussi les transports. La forêt est un bien trop précieux pour que nous puissions faire des concessions sur la qualité du bois, mais surtout sur la gestion de l'espace forestier français.